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«Le jour où j’ai tout perdu» : la goutte d’eau qui a fait déborder le vase

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Réalisation de Mor Diokhné, «Le jour où j’ai tout perdu» est un court métrage de 19 minutes. Dakar Mov vous propose une analyse détaillée de ce nouveau né du cinéma sénégalais.

L’histoire

Le film commence par Cheick qui arrive à son lieu de travail et directement, la réceptionniste l’informe que le patron veut le voir. Arrivé dans le bureau de son patron et ami Max, ce dernier lui fait part de sa déception. En fait, ignorant que le bureau de son patron était équipé de caméras,  Cheick a entretenu un rapport sexuel dans le bureau de son patron avec Saly. Leurs ébats ont été ainsi filmés à leur insu. Le patron a rappelé à cheick qu’il ne possède aucune compétence et a été engagé à cause de leur amitié. «Je ne suis qu’un homme» répond-t-il pour se justifier. Mais cela n’aura aucun effet puisqu’il sera viré ipso facto.

Cheick rentre chez lui et n’y trouve pas son épouse Amy. Il l’appelle en la grondant et elle débarque quelques minutes après. Elle lui explique qu’elle avait beaucoup de travail et pour calmer l’irritation de son mari, elle propose de lui cuisiner son repas préféré, ce qu’elle s’active à faire sans même s’assoir.

Après avoir goutter, Cheick recrache la bouchée et lui demande irrité, «qu’est-ce que c’est ?» Elle lui réponds qu’elle est fatiguée et que le repas a trop cuit. Cheick se met à l’insulter et à la menacer, ce qu’elle ne supporte pas. Il lui annonce alors qu’il a perdu son travail et s’excuse timidement. Mais elle lui rétorque que «ce n’est pas une raison pour manquer de respect à a femme». Elle lui rends sa bague de mariage et s’en va.

Perdu, Cheick va dans un bar. Il se soule la gueule en repassant le film de sa journée dans sa tête. Il se rappelle des moments de galère qu’il a traversé avec son ami et ex-patron Max. Ensuite, il quitte le bar, se rend chez Saly, celle avec qui il a entretenu ce rapport sexuel fatal. Cheick la tient pour unique responsable et lui dit qu’il a perdu son job et sa femme. Mais elle lui rétorque qu’elle a perdu bien plus que lui. Cependant, il la brutalise et fini par l’étrangler.

Se rendant compte de la gravité de son acte, il essaie en vain de la réveiller. Il s’assoit, se lève, se couche près d’elle en espérant qu’elle se réveille mais rien. Finalement, la police débarque pendant qu’il fumait une cigarette. Elle couvre le corps et l’embarque.

Les thèmes développés

L’irresponsabilité est le principal thème développé dans le film. «Ce n’est pas de ma faute, c’est la sienne !».

En fait, Cheick considère qu’il n’est responsable de rien. S’il a couché avec une femme dans le bureau de son patron, ce n’est pas de sa faute. Si sa femme l’a quitté, ce n’est pas de sa faute. C’est de la faute des autres. Cette attitude est le propre de plusieurs hommes et femmes dans la société : ils ne sont responsables de rien. Au lieu d’assumer leurs erreurs, Ils accusent les autres. Au lieu de prendre leurs responsabilités, ils attendent que les autres le fassent. On peut facilement transposer cela à une catégorie de la jeunesse africaine. Au lieu de travailler, d’innover, de construire, elle s’assoit et accuse ses dirigeants… Accuser l’autre ne résout pas ses problèmes.

Un autre thème est celui de l’arrogance. Comment ne pas remarquer cet attitude de l’héros qui refuse la main tendue de son patron malgré sa faute : en plus de son incompétence notoire, il n’a pas su tenir la braguette de son pantalon. En plus pendant sa dispute avec sa femme, cette dernière lui fait part de son ras-le-bol. Il n’est jamais satisfait, il n’est jamais content, il se croit tout permis et pour finir il ne reconnaît pas les efforts fournis par sa femme. Il aurait pu faire la cuisine pour sa femme. Mais non, il s’assoit et attends qu’elle rentre du boulot après lui, pour lui faire à manger. Cette attitude est le propre de plusieurs hommes sénégalais et africains. Machos, ils cachent leurs mauvais caractères par l’arrogance.

Ce film est une interpellation à la société africaine. C’est le moment de prendre des leçons, de changer d’attitude et de se dire : je ne dois pas attendre «Le jour où j’ai tout perdu» pour rectifier ma conduite.

DKM«Le jour où j’ai tout perdu» : la goutte d’eau qui a fait déborder le vase

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