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Série Infidèles saison 2 – ép 53 : le reflet de l’actualité sénégalaise

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Lynchée par les leaders religieux, détraquée par les gardiens des mœurs sénégalaises et finalement interdite de diffusion, la série sénégalaise Infidèles a encaissé pas mal de coups. Son seul péché : présenter de manière sans hypocrisie, une société sénégalaise nouvelle et bien aux antipodes des bonnes mœurs qu’on lui impute fièrement. L’épisode 53 de la saison 2 vient donner raison à la maison de production EvenProd.

Les scènes marquantes de l’épisode

L’épisode commence par la scène de Diarra et Ridjal. En fait, il lui fait appel afin qu’elle lui lise une lettre laissée par la défunte Mariama. Lettre à travers laquelle il apprend que sa dulcinée avait replongé dans l’alcool et qu’elle était séropositive. Ridjal sous le choc annonce à sa sœur le décès de son ex fiancée et lui donne le feu vert pour sa relation avec Thianar.

Sur le chemin du retour, Diarra est suivie par Capo qui lui demande pourquoi elle se comporte aussi bizarrement. Elle lui dit qu’elle est venue lire une lettre de Mariama à son frère. Capo s’énerve aussitôt. Cependant dès qu’il apprend son décès, il commence à lui faire des éloges. Diarra lui annonce que Ridjal consent à sa relation avec Thianar mais Capo va lui annoncer que son amoureux est sur le point de s’envoler.

Elle se précipite vers l’aéroport suivi de Capo. Ils le trouvent effectivement sur le point de départ. Capo annonce la bonne nouvelle à son ami, Diarra confirme ses dires mais lui demande s’il l’aime vraiment. Contre toute attente, Thianar décide quand même de partir. Capo essaie de le retenir en le menaçant et en lui souhaitant le pire tout en consolant sa tante meurtrie.

Monsieur le ministre couche avec l’ex-femme du commissaire qui s’offre gracieusement à lui.

Eva, la femme puissante, s’entretient avec son détective personnel dans un restaurant. Il lui présente des photos de plusieurs femmes parmi lesquels Adélaïde.

Toumani confirme chez Anta, avoir vu sa copine Joséphine avec un air déçu. Elle rie et souhaite ses condoléances à sa copine.

Joséphine rentre de sa soirée avec le vieux. Elle est dépourvue de tous ses sens et totalement ivre. Elle déverrouille son téléphone dont le monsieur se sert pour lancer un appel à Sangaré et ainsi la filmer en streaming. Il l’amène dans la salle de bain et abuse d’elle tout en filmant leurs ébats. Joséphine se réveille plus tard, constate les dégâts et se met à pleurer.

L’épisode se termine par la scène de Sangaré qui souhaite la bienvenue à Joséphine dans un nouveau monde.

Les thèmes développés dans l’épisode

Le premier thème flagrant dans cet épisode est celui de l’analphabétisme. Au 21ème siècle, il existe encore des sénégalais qui ne savent ni lire ni écrire ? Eh bien oui ! Le beau, le grand Ridjal est incapable de lire une lettre intime laissée par sa chérie. Pour cela, il est obligé de partager son intimité avec sa sœur. Négligé, il est un véritable entrave à l’épanouissement personnel et collectif.

«Dire du bien de quelqu’un seulement quand il n’est plus». Capo a si bien joué ce rôle qu’on y reconnaît chez le sénégalais et même l’africain typique. Il n’apprécie pas quand il le faut. Il sait bien insulter et critiquer. C’est le jour de la mort que la mémoire lui revient subitement. Il se souvient soudainement des bienfaits de la personne, déjà partie.

«L’homme est un loup pour l’homme». C’est l’un des thèmes flagrant de cet épisode. Voilà une femme puissante et un ministre de la République à qui il ne manque pas le nécessaire. Avides d’argent, ils planifient de profiter sans scrupule de la faiblesse des personnes déjà traumatisée par la vie et les utiliser comme des vaches à lait. «Non, mais ça n’existe que chez les européens ! » Faux. Le sénégalais moderne semble avoir perdu cet esprit de la Téranga au profit de la méchanceté pure et simple. Les principaux acteurs de cette bassesse sont les hauts placés, les dirigeants, ceux qui sont sensés protéger la population. Ils n’hésitent pas à la vendre pour se remplir les poches.

La trahison d’Anta. Elle n’a pas hésité à jeter celle qui l’a sauver autrefois dans la gueule du loup. Sans aucun remords, elle a participé au viol de Joséphine. Même si beaucoup refusent de l’accepter, c’est courant au Sénégal.

Épisode 53 : le reflet de l’actualité sénégalaise

Depuis quelques jours déjà, le Sénégal tremble sous les révélations des anciennes miss du Sénégal. Miss Sénégal 2020, 1992 et plusieurs autres reines de beauté sénégalaises ont brisé le silence et ont dénoncé les injustices dont elles ont été victimes. Des viols flagrants qui ont parfois conduits à la maladie et à une grossesse indésirée. Tout cela sous le regard d’une société qui protège les bourreaux et expose les victimes ( comme la présidente du comité d’organisation). Ainsi, les bourreaux se sentent intouchables et recommencent. De ce fait, le viol est omniprésent dans  la société.

La diffusion de cet épisode est une heureuse coïncidence qui confirme la vision pragmatique d’EvenProd. Celle de présenter sans artifices, une société en plein déclin. On dirait que le sort veut faire taire les langues de mauvaise augures qui, n’ayant rien compris, se sont acharnées sur cette série.  Par cette heureuse disposition des circonstances, le sort donne raison à la maison de production et confirme sa réelle intention : dénoncer les tares de la société sénégalaise.

Hypocrisie, viol, dépravation sont les principaux amis du sénégalais moderne. Les partisans de la société ancienne s’entêtent à refuser cette réalité et crient à l’obscénité. Cependant, refuser une vérité ne l’annule pas. Comme le fait l’autruche, on met juste la tête dans le sable à l’approche du danger. Cette attitude n’empêche pas le danger d’approcher et d’avoir raison de l’animal. C’est le danger que court la société sénégalaise, si elle refuse de regarder la vérité bien en face comme le fait EvenProd afin de trouver des solutions de sortie de crise.

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