La cinématographie du court métrage La Profanation est une réussite. Le scénario développe parfaitement le titre. Cependant, Dakar Mov se penche exclusivement sur le langage non verbal présent dans le film.

Les vêtements de l’héroïne

Dans ce court métrage Halima Gadji qui incarne le rôle de Madame Bah, porte des vêtements de couleur noire pendant tous le film. Cet accoutrement n’est certainement pas anodin. Il permet aux téléspectateurs de percevoir tout le mal être de l’héroïne. La couleur noire permet aussi de saisir tout le mal que cause une telle pratique dans la vie des victimes. Bref, cet accoutrement permet de créer et de maintenir un climat de tristesse et destruction. Très bon choix de la réalisation.

La scène du silence

Cette scène perce le cœur du spectateur. Le film ne dit pas clairement pourquoi Fatou regarde aussi froidement cet homme de l’autre côté de la route. Mais on imagine très bien qu’il est l’auteur de son mal être. Pour preuve, elle rebrousse de chemin après cet échange de regards. Cette scène chargée d’émotion, à contribuer à la réussite de ce court métrage.

En outre, il y a le ralenti au coin de la rue quand elle aperçoit  un homme avec sa fille. Cette scène pousse le téléspectateur à imaginer ce qui se passe dans la tête de l’héroïne : elle a peur que cette petite fille soit aussi une victime de son géniteur. C’est certainement le même sentiment qui l’anime depuis que son père a abusé d’elle, la peur est un sentiment omniprésent chez elle.

Le regard qui dit tout à l’hôpital. Par le regard et la gestuelle de la jeune fille, madame Bah a toute de suite deviné qui était le coupable du forfait. Très beau jeu d’acteur de la petite.

La Profanation est un court métrage sénégalais qui dit beaucoup en peu de temps. Le langage non verbal a réussi à exprimer en quelques instants ce que 1000 mots n’auraient pas réussi à exprimer. Ce langage est un élément non négligeable de la beauté et de la profondeur de ce film. C’est l’ingrédient principal de ce chef d’œuvre.