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Série sénégalaise «Karma» : le professionnalisme à l’œuvre

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Sorti en 2020, la série sénégalaise «Karma» est réalisée par El Hadji Cissoko. Elle est inscrite sous le label de Marodi, l’une des plus grosse maison de production au Sénégal. Interprétée en Wolof et sous-titrée en français, elle se décline pour l’instant en deux saisons.

Le titre

Le titre de cette série est très évocateur. En fait, le mot karma est issu de la mythologie hindoue et signifie «action». Son principe stipule que toute action engendre une réaction. Bref, on récolte ce qu’on a semé. Si, la série n’est pas encore terminée, son titre nous montre bien qu’à la fin chacun va payer pour ses actes.

De l’assassinat d’Anna Eva au détournement du conjoint de Ndèye Marie en passant par la violence conjugale d’Abdou sur Virginie, on imagine que chaque responsable va payer pour sa méchanceté. Mais la phrase d’accroche «trahir pour venger», nous fait comprendre que les protagonistes ne vont certainement pas attendre la justice divine. Ils vont s’en charger eux-mêmes. Ce titre aiguise l’appétit du téléspectateur. On a envie de connaître davantage et surtout la fin. Le réalisateur donne une idée de la fin, mais tient en lèse le spectateur dans un déroulé de plusieurs saisons.

L’histoire

Elle est géniale. Avec un déroulé original, elle met en exergue quatre amies qui s’aiment et se soutiennent au départ. Cependant, l’arrivée de Majib va tout bouleverser cette belle relation. Amy va détourner le conjoint de Ndèye Marie pour se venger de la famille de celui-ci.

Monsieur Cissoko a su décrire, avec humour et professionnalisme, ce phénomène qui est malheureusement aussi vieux que la naissance de la société. Cela en utilisant des techniques de narration comme le Flashback ou retour en arrière. Le travail formidable d’Adamou Salikou et Diafana Kandé au montage empêche d’être choqué par l’imbrication des scènes du passé à celles qui sont contemporaines. Cette transition subtile augmente considérablement la qualité artistique de cette série.

Le jeu d’acteur

Comme à l’accoutumée, la production a déniché des acteurs talentueux pour interpréter le scénario. Les acteurs occupent pleinement la scène, utilisent le langage corporel, adaptent parfaitement le ton de la voix au conteste de la scène et ont une bonne diction.

Dans ses déclarations d’amour à Amy, Arfang Sané qui incarne brillamment le rôle de Majib, réussi à transmettre toute la profondeur de son sentiment aux spectateurs. Son jeu d’acteur rempli d’émoi toute femme qui regarde ces scènes : elle aimerait que son compagnon fasse pareille pour elle.

Avec leurs personnalités diverses, ces acteurs réussissent à retenir l’attention des téléspectateurs jusqu’à la fin de chaque épisode. Même si pour la plupart ils n’étaient pas encore connus du public, «Karma» a réussi le pari de dénicher et révéler ces pépites du 7ème art.

La cinématographie

Pour cette série, le réalisateur a opté pour des couleurs neutres. Ce détail qui n’est certainement pas anodin, permet de focaliser l’attention du spectateur sur le jeu d’acteur. En plus, la beauté des maisons et autres lieux de tournage attise davantage la curiosité de ce dernier.

Outre ce premier détail, la série est agrémentée par des effets spéciaux tels que le ralenti. Par ce procédé, le réalisateur amène le spectateur à saisir et à vivre dans son esprit l’émotion transmise par la scène. On se rappelle de cette scène au premier épisode de la saison 2 dans laquelle Aïda Est chassée de la maison. Cette scène fait presque couler les larmes. Le ralenti, jumelé à la musique permet au spectateur de saisir tout le désespoir de cette jeune fille.

La musique en fond sonore, généralement une mélodie sans paroles, change au gré du ton de la scène. Les costumes à la fois traditionnels et modernes, traduisent parfaitement cette ville dakaroise que le scénario veut décrire. Une ville à cheval entre modernité et tradition. Le maquillage des acteurs et actrices correspond parfaitement aux circonstances.

En définitive, il faut reconnaître un chef d’œuvre quand on en voit un ! Et «Karma» en est un. Le travail abattu est visible à l’écran. Après analyse de l’intrigue, des techniques cinématographiques, du jeu d’acteur et du titre de cette série télévisée, on arrive à la conclusion suivante : «Karma» est un chef d’œuvre technique et artistique.

Une autre réalisation réussie qui s’ajoute au palmarès déjà bien fourni du géant El Hadji Cissoko.

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