«Karine» est une production de Cinégal en collaboration avec Piaule films et une réalisation de Cherif Ace Faty. C’est un court métrage dramatique de 26 minutes qui fait appel à des acteurs comme Adji Diallo, Mohamadou Deme, Abdou Sane, etc.

Quel est le scénario ?

«Karine» raconte l’histoire d’une dizaine de personnes qui ont emprunté un «cargo» ( car de transport clandestin). Pour arriver à leur destination, ils devaient traverser la zone contrôler par les rebelles. Malgré qu’un jeune bienfaiteur ait tenté de les prévenir de loin, la roue de leur voiture s’est posée sur une mine placée par les rebelles. Lorsque le jeune homme est arrivé à leur niveau, il était trop tard. Ils étaient posés sur la mine.

Le jeune garçon informe les passagers du danger qu’ils ignoraient jusqu’ici, arguant qu’il a vu les rebelles poser la mine. Pris de panique, tous les passagers commencent alors à demander de l’aide. Certains s’attaque verbalement au bienfaiteur en l’appelant «oiseau de mauvaise augure». Le jeune garçon essaie alors de les rassurer en leur  demandant de prier. En effet, « Rien n’est impossible à Dieu» dit-il. Il leur demande alors de rester en place et de ne pas bouger car le moindre mouvement enclencherait la mine.  Certains passagers s’énervent davantage, certainement à cause de l’idée que leur seul espoir reposait sur une intervention divine.

Pendant que le jeune garçon rassurait les passagers en leur disant qu’ils pouvaient trouver une solution commune, un des passagers ouvre brusquement le «cargo» et s’enfuit. Les passagers gagnent alors l’espoir de sortir vivant de ce piège mortel. Le jeune garçon leur révèle qu’ils peuvent sortir indemne mais un après l’autre. Il propose à la femme enceinte de sortir en premier. Seulement, ses co-passagers s’interposent radicalement affirmant que tout le monde est égal dans cette situation. Même, ils doivent sortir par ordre de poids. Le jeune garçon se fâche alors et s’en va.

Les passagers sortent donc l’un après l’autre. À la fin, il ne reste plus que le chauffeur, Sokna, une femme séropositive et Karine, la femme enceinte. Karine demande à Sokna de sortir du car, car son poids est supérieur à celui de celle-ci. Elle refuse en lui révélant son état de santé et lui disant qu’elle attendait l’occasion idéale pour mettre fin à ses jours. Mais Karine la rassure et l’encourage à s’en aller. Ce qui est fait. Karine demande ensuite au chauffeur de sortir, mais il refuse en lui disant qu’il est assis juste au dessus la mine et préfère attendre les rebelles. Karine prend alors courage, sort et se met à marcher avec difficulté à cause de son état. Dans son errance, elle échapp de justesse aux rebelles grâce à un cailloux derrière lequel elle s’est assise pour se reposer . Les rebelles arrivent et ramènent les anciens passagers qu’ils ont capturés dans le même cargo posé sur la mine sauf Karine.

Les rebelles s’installent dans le «cargo» au côté des passagers. Ils obligent alors le chauffeur à démarrer. Après exécution, le cargo explose aussitôt.

Quels sont les thèmes abordés ?

Les thèmes abordés dans le film «Karine» sont : la peur, le manque de solidarité, la mort, la maladie ( VIH) et l’ironie de la vie.

«Karine» présente le manque d’humanisme et d’éthique face la mort. Des personnes sensées protéger des personnes en état de faiblesse, deviennent sans scrupules face à la mort. En outre, ce film nous fait savoir que face à la mort, l’instinct de survie se déclenche aussitôt. Chacun ne cherche qu’à sauver sa peau, sans réfléchir. À travers le personnage du chauffeur, le film nous dévoile les sentiments qui animent un individu qui se sait condamné.

Ce court métrage développe le drame du manque de solidarité. En effet, si les passagers s’était serrés les coudes, ils auraient pu trouver une solution commune pour se sortir ensemble de ce pétrin. Ils auraient pu installer des pierres au fur et mesure dans le cargo afin de stabiliser son poids. Ils seraient restés groupés pour affronter les rebelles ensemble. En agissant de manière éparse, ils se sont dirigés tout droit vers l’abattoir.

«Karine» dévoile la condition des personnes atteintes de VIH. Elles pensent que tout est perdu et ne pensent, pour la plupart, qu’à se donner la mort. Au lieu de les stigmatiser et ajouter du poids à leur fardeau déjà pesant, il faudrait les encourager et les pousser vers l’avant comme l’a fait Karine avec Sokhna.

À la fin, «Karine» nous présente l’ironie de la vie. Le film nous présente une situation dans laquelle la personne que la société voulait sacrifier est la seule qui a survécu. Alors que les autres passagers ont décidé de la sacrifier pour sauver leur vie, Karine a essayé de sauver celle de Sokhna et du chauffeur. Finalement, le sort a été en sa faveur. Elle était la seule survivante de ce détour mortel.