Le Sénégal est reconnu partout en Afrique pour sa richesse culturelle. Ce sont notamment de brillants esprits tels que le président Léopold Senghor, l’historien-anthropologue-chercheur Cheikh Anta Diop ou le réalisateur Ousmane Sembène  qui ont contribué à valoriser et à exporter en Afrique et dans le monde l’identité sénégalaise. Parlant de ce dernier, le cinéma est aujourd’hui, un des principaux sinon le principal vecteur de la culture sénégalaise à travers le monde grâce à des pionniers tels que lui. On peut ainsi relever un certain nombre de facteurs qui ont permis aux arts cinématographiques sénégalais de s’exporter à l’échelle mondiale.

Sa longue histoire

Le cinéma sénégalais est l’un des plus anciens en Afrique. Le tout premier film sénégalais date en effet de 1955, ce qui prouve que les premières productions cinématographiques du pays datent d’avant la colonisation. C’est en effet le court métrage Afrique sur Seine qui ouvre la voie aux productions cinématographiques sénégalaises en cette année 1955.

Entre les années 1960 et 1980, le cinéma sénégalais est une référence continentale grâce à ses nombreuses productions d’une grande qualité. Malgré une période de disette dans les années 2000, le pays a su se renouveler et miser sur la production de séries à succès grâce à des sociétés de production telles que Buzz Studios, Even Prod, Marodi, Pikini Production, etc reconnues de nos jours partout en Afrique.

Sa grande faculté à se renouveler

Partout en Afrique, et particulièrement en Afrique subsaharienne, les arts culturels ont connu de grands bouleversements dans les années 2000. Ce qui est dû à un manque de vision pérenne des États, au manque de volonté des investisseurs et à la préférence donnée par le public aux œuvres occidentales, notamment françaises et américaines.

Malgré tous ces freins, certaines industries cinématographiques à l’image du Nigéria et du Ghana ont su se relever et s’affirmer sur la scène continentale et mondiale. A l’image du Nollywood nigérian et du Gallywood Ghanéén, le Sénégal connaît depuis plusieurs années un regain de vitalité dans le domaine des arts cinématographiques.

Ce qui est principalement dû à la vision d’une nouvelle génération d’entrepreneurs dans les années 2010 qui a su miser sur la production de Séries sans pour autant abandonner la production de courts et de longs métrages.

Son audace

A l’image du film Karmen Gei qui a su présenter des thématiques controversées telles que l’homosexualité féminine au début des années 2000, de nombreuses productions aujourd’hui portent à l’écran des thématiques sociales taboues. En effet, plusieurs de ces productions sénégalaises traitent de nos jours de sujets modernes, qui ont écho partout en Afrique malgré un contexte culturel intérieur tourné vers la religion et le traditionalisme. On peut ainsi se référer à Atlantique, Maîtresse d’Un Homme Marié, Idoles, Walabok, Le Père de Nafi, Müñel, etc.

Son professionnalisme

Le succès de ce pays réside dans la professionnalisation des différents secteurs d’activité et des différents acteurs du cinéma sénégalais. Tout le panorama cinématographique est impliqué. Les politiques culturelles de l’Etat sont tout d’abord pensées en amont pour permettre une expression qualitative et quantitative des œuvres. Ce qui se matérialise avec la présence des écoles d’art que l’on retrouve dans le pays.

C’est ainsi que dans un deuxième volet, on constate que les acteurs, les réalisateurs, les producteurs et même les entrepreneurs sont formés avant de se lancer professionnellement. Nous notons également l’effort régulier de l’État à travers des investissements et des partenariats internationaux pour permettre aux talents locaux de s’aguerrir à l’étranger.

Son dynamisme

Le cinéma sénégalais connaît une grande productivité dans les années 2010 et dans ce début de décennie. Les acteurs, les réalisateurs tout comme les producteurs sont majoritairement en dessous de la quarantaine. Cette jeunesse confère un dynamisme sans précédent au cinéma sénégalais en termes d’innovations, de productivité et de qualité.